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65 % des Franciliens pensent que le premier geste à faire en cas d’inondation de la Seine est de se mettre à l’abri en hauteur… Ce comportement n’est pourtant pas adapté. On vous explique pourquoi en vidéo.
Vidéo crue à cinétique lente

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Les crues torrentielles du Sud de la France, régulières et dévastatrices, font souvent la une de l’actualité nationale. À cette occasion, les médias rappellent les bons comportements à adopter pour éviter les accidents : se réfugier dans les étages, ne pas aller chercher ses enfants à l’école, ne pas descendre dans les parkings pour récupérer sa voiture…De nombreux Franciliens considèrent ainsi qu’en cas de crue en Ile-de-France, la situation est identique et qu’il convient d’adopter les mêmes comportements...

 

Pourtant, les crues de la Seine et de la Marne sont caractérisées par une cinétique lente, ce qui signifie que les populations ont jusqu’à 3 jours pour s’y préparer et évacuer leur logement. Cela signifie également que l’eau reste bien plus longtemps sur notre territoire et que ses effets se font ressentir sur plusieurs mois voire plusieurs années, notamment au niveau des réseaux.

 

Parce que ce phénomène n’est pas toujours simple à expliquer pour les non-experts du risque inondation, EPISEINE a réalisé pour vous une première vidéo grand public intitulée :

« Qu’est-ce qu’une crue à cinétique lente et quelles sont ses conséquences ? ».

 

N’hésitez pas à la partager auprès de votre réseau, lors de vos prochaines sessions de sensibilisation ou à nous demander le fichier MP4 pour l’intégrer à votre site web.

 

Deux nouvelles vidéos sont en cours de réalisation et vous seront transmises avant l'été 2019 !

 

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Mélanie Laleau, chargée de mission planification au SGZDS de Paris, met en avant la « valeur ajoutée » d'EPISEINE et nous explique ses attentes vis-à-vis du dispositif.
Mélanie Laleau, chargée de mission planification au sein du SGZDS de Paris

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Quelles sont les principales missions du Secrétariat général de la zone de Défense et de Sécurité de Paris face au risque inondation ?

Le Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de Paris, centre névralgique de la gestion des crises pour l’Ile-de-France et pour Paris en cas de crue de grande ampleur, est un acteur majeur de la gestion du risque inondation.

Au quotidien, notre rôle est de réaliser les planifications liées au risque inondation dans le cadre du dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile). Nous élaborons les orientations stratégiques à l’échelle de l’Île-de-France et les déclinons pour le département de Paris. En cas de crue, le préfet de Police, préfet de la Zone de défense et de sécurité, est responsable de la gestion de la crise en Île-de-France. Sous sa responsabilité, nous sommes l’interface entre le niveau départemental et national ; nous faisons la synthèse des informations relatives à la situation des départements et la transmettons au centre de crise national. Par ailleurs, nous assurons la coordination des actions et des acteurs (par exemple les opérateurs de réseaux) et répartissons les renforts en fonction des besoins des départements de l’Ile-de-France : moyens matériels et moyens humains.

Quel est votre rôle au sein de cette organisation ?

Je travaille au sein du bureau planification, qui est notamment en charge de préparer la gestion des crues. Nous menons également des actions conjointes, avec la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) par exemple, pour la mise en oeuvre de la Stratégie locale de gestion du risque inondation de la Métropole francilienne, qui couvre la préparation à la crise, les actions à mener pendant la crue, la gestion du retour à la normale, etc. Nous menons également une action forte visant à réduire la vulnérabilité des réseaux structurants. La zone de défense et de sécurité agglomère les données de vulnérabilité des opérateurs, des administrations ou encore des établissements de santé pour évaluer les principaux impacts et faciliter l’anticipation.

Quels sont selon-vous les principales difficultés liées à la construction de la culture du risque inondation en Ile-de-France ?

D’abord, l’absence de mémoire du risque. Les crues de 2016 et 2018 ont certes rappelé que le risque existait, mais il ne restera durablement que dans la mémoire des franciliens directement impactés. Par ailleurs, du fait de la méconnaissance du risque, les franciliens associent ces deux crues à une crue majeure de la Seine. Or, elles étaient certes importantes mais pas majeures. De plus, le déroulement d’une crue majeure est un processus très complexe, avec beaucoup d’effets indirects, difficiles à expliquer. Enfin, il est difficile de sensibiliser et d’intéresser la population à un risque dont on ne peut prévoir la survenue.

En quoi le dispositif EPISEINE est-il utile / indispensable à la diffusion de cette culture sur le territoire ?

C’est un dispositif très intéressant, car il va fédérer de nombreux acteurs et parties prenantes, qui peuvent témoigner, échanger de bonnes pratiques, débattre… dans un cadre unique. Actuellement, les informations disponibles peuvent être difficiles à obtenir, en raison de l’absence de centralisation. Ainsi, avec EPISEINE, tout le monde pourra accéder simplement aux documents (tels que les PPRI, des guides de bonne pratique, les cartes d’inondations, …). C’est donc un vrai plus d’avoir une plateforme unique qui diffuse une information homogène et vérifiée.

Qu'en attendez-vous ?

De relayer nos messages, ce qui est l’une de nos préoccupations. EPISEINE est un bon vecteur pour diffuser les messages de l’Etat, atteindre les bonnes cibles et les sensibiliser. Il est important d’avoir des relais certifiés en cas de crise, qui soient des références dans le domaine. Par ailleurs, les informations transmises par EPISEINE sont approuvées et validées par les partenaires, dont le Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité. Nous avons la garantie de la diffusion d’une information pertinente.

Quelle place pour le Secrétariat général de la Zone de Défense et de Sécurité de Paris dans EPISEINE ?

En tant que zone de défense et de sécurité, nous avons un rôle important dans la gestion du risque inondation, notamment dans la préparation et la gestion de crise. Il est donc de notre responsabilité d’appuyer cette démarche et d’y apporter la « labellisation » de l’État, car elle présente une vraie valeur ajoutée pour nous. Par ailleurs, le dispositif EPISEINE favorise l’implication des acteurs et parties prenantes de la gestion des inondations et crée une dynamique.

Maintenant il faut élargir ce mouvement, aux entreprises, aux collectivités locales, auprès de la population… élargir le cercle des acteurs du risque inondation. Et c’est plus facile quand les acteurs échangent et collaborent entre eux dans le cadre d’un dispositif fédérateur. Cela peut permettre de créer un mouvement, un « effet domino » positif de la sensibilisation.
 

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Comprendre pour agir à l’échelle individuelle : le point sur les dispositifs existants et sur les démarches à entreprendre.
Les veilleurs de crue © La bobine 2016

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Aspect réglementaire et application concrète

Depuis la loi de 2004, les individus sont censés être les premiers acteurs de leur sécurité face au risque. Or, force est de constater que cette disposition réglementaire peine encore à être appliquée aujourd’hui. D’une part, la majorité d’entre nous ignore cette responsabilisation, considérant que la mise en sécurité des personnes relève avant tout des autorités, à travers les services de secours et/ou de sécurité civile. D’autre part, les populations ne voient pas comment elles pourraient agir en cas d’inondation : si le phénomène est intelligible et connu de tous et toutes (chacun voit ce qu’est une inondation), il est difficile de savoir quoi faire, quand agir et comment s’y prendre quand on y fait face en temps réel.

Où trouver l'information adaptée à l'individu ?

La première démarche pour faire face à une inondation consiste à s’informer sur les risques encourus afin de prendre conscience de leur existence, quel que soit le territoire concerné. À titre d’exemple, on peut rappeler que le risque d’inondation concerne pas moins de 27 000 communes françaises. Cette connaissance est accessible auprès des mairies (à travers le Plan de Prévention du Risque PPR, ou le Document d’Information Communal sur les Risques Majeurs Dicrim), auprès des notaires ou des agences immobilières (à travers le fichier Information Acquéreur Locataire), ou sur différents sites internet (à travers la plateforme GéoRisques du Ministère de l’Environnement par exemple). Elle est également véhiculée de façon indirecte par l’école (à travers le Plan Particulier de Mise en Sûreté PPMS) ou par des acteurs de différente nature (des syndicats de rivière comme EPISEINE).

Un aperçu de dispositifs sur le risque inondation

Des dispositifs artistiques, ludiques ou co-construit permettent aussi depuis plusieurs années de présenter le risque d’inondation de façon plus poétique ou plus collective, indépendamment de l’âge ou du niveau de connaissance des publics visés. Les habitant.e.s peuvent d’ailleurs s’impliquer de manière plus active, à travers les Réserves Communales de Sécurité Civile - quand elles existent – les associations de protection civile, de radios amateurs ou les réseaux de veilleurs.

Les veilleurs de crue © La bobine 2016

Les veilleurs de crue

© La bobine 2016

Ces diverses formes associatives permettent de se familiariser avec le sujet et de s’initier aux gestes qui sauvent, mais également de créer des communautés locales qui constitueront des relais efficaces entre les autorités et les résident.e.s. L’implication concrète des citoyen.ne.s à la gestion des risques s’illustre à travers le succès et la reconnaissance de la communauté VISOV depuis 2012. Ce réseau, organisé sur les réseaux sociaux numériques (Facebook, Twitter, etc.), permet à tout un chacun d’apporter sa contribution aux services de l’État, en identifiant des informations pertinentes, en les vérifiant et en échangeant avec son propre réseau. Ces bénévoles qui œuvrent à leur échelle se sont rendus tellement indispensables que désormais la plupart des Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) font appel à leurs compétences en cas d’inondation, voire en cas de crises majeures de façon plus générale.

Quelles perspectives ?

Les citoyen.ne.s ont donc bien un rôle à jouer dans la problématique du risque inondation, notamment en amont, dans le cycle de la prévention, et pas seulement en constituant des associations de sinistré.e.s. Les formes pertinentes d’organisation restent à développer, à inventer en lien avec le territoire concerné et la plupart des dispositifs existants ont été initiés par les services de l’État et peinent à se stabiliser dans le temps. Mais loin d’être décourageants, ces résultats montrent qu’il existe des possibilités inexploitées, que les individus peuvent agir à leur niveau, même de manière modeste, afin de contribuer à une meilleure résilience face aux risques auxquels ils sont confrontés sur leur territoire.

« Dans un monde instable, mutant, fondé sur la vitesse et l’information, les maillages de proximité sont non seulement indispensables à la vie du système, mais deviennent les seuls à pouvoir encore opérer de façon pertinente », Patrick Lagadec (2009).

Sources: 
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L'essentiel à savoir concernant l'organisation de la prévention des inondations en France et sur le territoire francilien.
Carte des TRI sur le bassin Seine Normandie

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Suite aux inondations catastrophiques qui ont frappé l’Europe au cours des dernières décennies (débordements de l’Oder et de la Vistule en Pologne en 1997, débordements de la Vltava en République Tchèque en 2002, débordements du Rhône en 2003 en France, etc.), la Commission européenne  a adopté la directive 2007/60/CE, dite directive inondation.

En établissant un cadre global pour l’évaluation et la gestion des risques d’inondation, la directive vise à réduire les conséquences négatives sur la santé humaine, l’environnement, le patrimoine culturel et l’activité économique liées aux inondations.

Elle fixe un calendrier avec un cycle de révision tous les six ans en cohérence avec celui de la directive cadre sur l’eau. Chaque cycle se décompose en trois phases successives :

  • une phase d’évaluation des risques (Evaluation Préliminaire des Risques (EPRI)),
  • une phase de planification (Plan de Gestion du Risque Inondation (PGRI))
  • une phase d’action (Stratégie Locale de Gestion du Risque d’Inondation (SLGRI) et Programme d’Action de Prévention des Inondations (PAPI)).

La transposition de la directive inondation en droit français en 2010 a été l’opportunité d’une rénovation de la politique nationale de gestion du risque d’inondation. Elle s’accompagne désormais d’une Stratégie Nationale de Gestion du Risque d’Inondation (SNGRI), déclinée à l’échelle de chaque grand bassin hydrographique par un Plan de Gestion du Risque Inondation (PGRI).

Les Stratégies Locales de Gestion du Risque Inondation (SLGRI) viennent préciser, pour chaque Territoire à Risque Important d’inondation (TRI), des objectifs et des mesures qui seront déclinées et mises en œuvre de manière concrète au sein de Programmes d’Actions de Prévention des Inondations (PAPI).

La Stratégie Nationale de Gestion des Risques d'inondation (SNGRI)

Issue d’une consultation nationale auprès du grand public, la SNGRI vise à assurer la cohérence des actions menées sur l’ensemble du territoire national. Elle s’appuie sur trois grands objectifs :

  • augmenter la sécurité des populations exposées
  • stabiliser sur le court terme, et réduire à moyen terme, le coût des dommages liés aux inondations
  • raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés.

Partant du constat que près d’un français sur 4 et un emploi sur 3 sont exposés au risque d’inondation (chiffres de l’EPRI réalisée en 2012), cette stratégie affiche l’ambition nationale de poursuivre et renforcer la mise en œuvre d’une politique de prévention des risques globale et partagée par tous les acteurs concernés. Elle est caractérisée par la volonté de renforcer l’implication des acteurs de la prévention des inondations, en coordination avec ceux de la gestion de l’eau et de l’aménagement du territoire.

Elle a été arrêtée par les ministres de l'Ecologie, de l'Intérieur, de l'Agriculture et du Logement le 7 octobre 2014.

Le Plan de Gestion des Risques d’Inondation (PGRI)

Le PGRI est construit autour de quatre objectifs et de 63 dispositions s’y rapportant. Trois de ces objectifs sont issus de la SNGRI, le quatrième est transversal :

  • Objectif 1 : Réduire la vulnérabilité des territoires
  • Objectif 2 : Agir sur l’aléa pour réduire le coût des dommages
  • Objectif 3 : Raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés
  • Objectif 4 : Mobiliser tous les acteurs pour consolider les gouvernances adaptées et la culture du risque

Le PGRI a une portée juridique et s’impose dans un rapport de compatibilité aux programmes et décisions administratives prises dans le domaine de l’eau (actes de police de l’eau, contenu des schémas d’aménagement et de gestion des eaux), aux décisions relatives à la gestion du risque d’inondation (plans de prévention des risques d’inondation, programme d’actions de prévention des inondations) et aux documents d’urbanisme (Schéma directeur de la région Île-de-France, Schémas de cohérence territoriale, plans locaux d’urbanisme et cartes communales).

Le PGRI 2016-2021 du bassin Seine-Normandie a été arrêté le 7 décembre 2015 par le Préfet coordonnateur du bassin. Son application est entrée en vigueur à partir de sa date de publication au Journal Officiel, le 22 décembre 2015.

Sur notre bassin, le PGRI Seine-Normandie fixe des objectifs pour l’ensemble du territoire et des objectifs spécifiques aux 16 territoires reconnus comme à risques d’inondation jugés les plus importants (TRI). Ils concernent 376 communes qui rassemblent 70 % de la population et 72 % des emplois exposés au risque sur le bassin.

 

Carte des TRI sur le bassin Seine Normandie

Carte des TRI sur le bassin Seine Normandie

Recouvrant des enjeux d’ampleur nationale voire européenne, le TRI de la « métropole francilienne » est considéré comme le plus important en France.

Les Stratégies locales de gestion du risque d'inondation (SLGRI)

Les  SLGRI constituent le maillon le plus fin de la politique de gestion du risque d’inondation. Elles sont la déclinaison locale de la directive inondation à l’échelle des TRI.

Elles sont élaborées en association avec les parties prenantes de la gestion du risque inondation qui composent le TRI (collectivités, associations, opérateurs de réseaux, entreprises, services de l’Etat,…). Elles définissent :

  • un diagnostic partagé de l’état de la gestion du risque d’inondation à l’échelle du TRI,
  • des objectifs (en déclinaison du cadre fixé par le PGRI et la SNGRI) jugés prioritaires,
  • des mesures qui permettent d'y répondre.

Le TRI de la métropole francilienne comprend 160 communes directement soumises à l’aléa ou à des fragilités du réseau électrique causées par l’inondation, réparties sur les axes Seine, Marne et Oise, s’étendant sur les huit départements de la région Île-de-France.

 

Les communes TRI du périmètre de la SLGRI de la métropole francilienne

Les communes TRI du périmètre de la SLGRI de la métropole francilienne

Du fait de cette spécificité, et afin de permettre une homogénéité de l’action, l’État (Préfecture de Police-SGZDS/Préfecture de Région-DRIEE) pilote la SLGRI à l’échelle de ce TRI.

Néanmoins, au regard des nombreux enjeux et pour respecter le principe de subsidiarité, l’Etat a découpé le TRI en 3 Comités territoriaux et a confié leur animation à des collectivités territoriales :

  • Le Comité territorial Oise animé par le Syndicat des berges de l’Oise, appuyé par l’EPTB Entente Oise-Aisne,
  • le Comité territorial Seine-aval animé par le SMSO (Syndicat mixte d'aménagement, de gestion et d'entretien des berges de la Seine et de l'Oise),
  • le Comité territorial Seine-amont animé par l’EPTB Seine Grands Lacs.

 

Les 3 comités territoriaux du TRI de la métropole francilienne
Les 3 comités territoriaux du TRI de la métropole francilienne
 

En complément de ces 3 Comités territoriaux, l’Etat pilote et anime, à l’échelle régionale et en partenariat avec les acteurs concernés :

  • un Comité scientifique permettant de faire le lien entre les travaux des comités et de la communauté scientifique en matière de recherche sur le risque et l’amélioration de la connaissance ;
  • un Comité économique qui est d’ampleur régionale, ayant vocation à se pencher sur la question de la vulnérabilité des activités économiques, sa réduction, et l’autonomisation face au risque ;
  • plusieurs groupes de travail comprenant des acteurs plus techniques, pouvant se réunir de manière un peu plus souple, pour travailler sur des sujets tels que la conception de quartiers résilients, la gestion des déchets, l’assainissement et la gestion des établissements de santé et  médico-sociaux.
Gouvernance pour l’élaboration de la stratégie locale du TRI « métropole francilienne »

 

 

L’animateur de chaque Comité territorial siège dans les instances au niveau régional et s’assure que les enjeux locaux exprimés dans le cadre des réunions du Comité territorial soient bien pris en compte. Dans le même esprit, les résultats des travaux d’ampleur régionale sont également relayés dans les instances locales.

La SLGRI de la métropole francilienne a été approuvée le 22 décembre 2016, pour une période de 6 ans. Contrairement au PGRI, la SLGRI n’a pas de portée juridique.

Les Programmes d’Actions de prévention des Inondations

Les SLGRI ont vocation à se concrétiser dans le cadre de PAPI. Outil de contractualisation entre les collectivités territoriales et l’État, chaque PAPI doit répondre à un cahier des charges spécifique pour être labellisé par l’Etat. Les PAPI sont constitués d’un certain nombre d’actions qui doivent être cohérentes à l’échelle du bassin de risque et équilibrées entre les 7 axes suivants :

  •  amélioration de la connaissance et de la conscience du risque,
  • surveillance, prévision des crues et des inondations,
  • alerte et gestion de crise,
  • prise en compte du risque d’inondation dans l’urbanisme,
  • réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens,
  • ralentissement des écoulements,
  • gestion des ouvrages de protection hydrauliques.

Les actions sont portées par des maîtres d’ouvrages (syndicats, communes, conseils départementaux, EPTB, etc.) qui se sont engagés officiellement dans ce dispositif et qui peuvent, suite à la labellisation du programme, solliciter des subventions auprès de différents organismes (dont le Fonds de Prévention des Risques Naturels Majeurs (FPRNM) aussi appelé « fonds Barnier », ), les Régions, le Fond européen de développement régional (FEDER), etc.) pour obtenir des co-financements et ainsi faciliter la mise en œuvre de leurs actions.

Il existe deux types de PAPI :

  • Le PAPI d’intention s’adresse au porteur qui doit d’abord mener des études, réfléchir à la gouvernance à mettre en place, déterminer les actions à mettre en œuvre…
  • Le PAPI complet s’adresse au porteur qui dispose d’une connaissance suffisante du territoire. Il dispose donc déjà d’un diagnostic étoffé ainsi que d’une stratégie déclinée en programme d’actions. Il peut néanmoins avoir un besoin de quelques études complémentaires qui seront inclues dans le PAPI complet.
Articulation entre les différents dispositifs PGRI/SLGRI/PAPI
Articulation entre les différents dispositifs PGRI/SLGRI/PAPI
 

 

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Utiliser l’humour pour sensibiliser les populations au risque d’inondation : les Canadiens l’ont fait et c’est plutôt réussi !
Vidéo têtes à claques inondation Canada

Description

Il est souvent reproché aux acteurs chargés de la sensibilisation de communiquer de manière trop anxiogène, ce qui peut provoquer des stratégies d’évitement ou déni de la part des populations. Les Canadiens misent sur l’humour pour faire passer leurs messages et on trouve ça très réussi.

L’équipe EPISEINE a donc décidé de partager ces deux vidéos des « Têtes à claques » avec vous.

Enjoy !

Et n’hésitez pas à nous donner votre avis sur la question en likant cet article ou en rédigeant un petit commentaire.

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Le 16 juin 2018, le Département a organisé une balade urbaine visant à sensibiliser les habitants du Val-de-Marne aux risques d’inondation sur ce territoire.
Balade urbaine - Val-de-marne - 16 juin 2018

Description

Tout au long d’un parcours le long de la Marne, le public a pu appréhender la vulnérabilité du territoire (habitat, réseaux d’électricité, de transport, etc.) face aux inondations, les dispositifs de protection existants (murettes anti-crues, station de pompage, vanne-secteur, etc.) et identifier l’action de chaque acteur engagé pour la protection des populations et des ouvrages (Département, Villes, etc.).   

La commune de Joinville-le-Pont est également intervenue pour témoigner des impacts de la crue de janvier-février 2018 sur l’île Fanac et sur d’autres secteurs, ainsi que pour présenter les actions menées en temps de crise.

Une vingtaine de personnes était présente à la balade. Les échanges et questionnements ont été riches, témoignant d’une prise de conscience de plus en plus importante par les habitants de zone inondable. Cette balade s’inscrivait dans le cycle « Eau et débordements » de l’Université Populaire de l’Eau et du Développement Durable (UPEDD), organisé par le Département du Val-de-Marne.

Un article a été publié par le Parisien sur cet évènement :  http://www.leparisien.fr/val-de-marne-94/val-de-marne-la-lutte-contre-les-prochaines-crues-commence-maintenant-17-06-2018-7777680.php

Il s’agissait de la troisième balade organisée par le Département sur la thématique des inondations. Deux autres avaient été conduites par le passé, l’une à Vitry-sur-Seine en octobre 2017 (en partenariat avec l’EPTB Seine Grands Lacs et la commune de Vitry-sur-Seine), l’autre à Ablon-sur-Seine / Villeneuve-Saint-Georges /Villeneuve-le-Roi en mars 2017 (en partenariat avec l’association Nature et Société).

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En région Île-de-France, comme sur d’autres territoires, le réseau SNCF est vulnérable au risque d’inondation.
RER C fermé à cause de la crue ©LeParisien - Matthieu De Martignac

Description

Un réseau francilien très vulnérable

Le réseau ferré s’est développé historiquement le long des cours d’eau, ces zones présentant des terrains plats permettant de faciliter la construction des voies de chemin de fer.

La région Île-de-France constitue le point de rencontre d’importants cours d’eau (la Seine, la Marne, l’Oise, etc.) et présente un réseau extrêmement dense (6200 trains circulent sur un réseau de 12 080km de voies et 3 millions de Franciliens empruntent chaque jour les 14 lignes SNCF).

Un plan d’actions pour limiter les dégâts

Pour limiter les dégâts potentiels causés par les inondations de la Seine et de ses affluents, la SNCF s’est dotée de plans de continuité d’activité appliqués progressivement en fonction de la montée du niveau des eaux (veille renforcée, mobilisation d’agents, fermeture de bouches d’aération, mise en place de batardeaux, arrêt de la circulation, déplacement d’infrastructures, etc.).

Ces plans d’actions ont deux objectifs principaux :

  • assurer la sécurité des personnes et permettre autant que possible la poursuite de l’exploitation ;
  • protéger le réseau et ses infrastructures pour une reprise plus rapide de son activité après la décrue.

La fermeture du RER C lors des crues de la Seine

Le RER C traverse Paris en longeant la Seine. La ligne se situe au niveau du fleuve ce qui la rend très vulnérable à la montée des eaux et à la remontée de nappe.

Dès que la Seine atteint 5 mètres à l’échelle de Paris Austerlitz, SNCF Réseau ferme les bouches d’aération du tunnel et se voit dans l’obligation d’arrêter la circulation du tronçon central du RER C.

Les raisons de la fermeture du RER C ©SNCF
Les raisons de la fermeture du RER C ©SNCF
 

 

En 2016 comme en 2018, le niveau de la Seine ayant dépassé les 5 mètres à Paris Austerlitz, le tronçon central du RER C a été fermé.

Les équipes de la SNCF étaient pleinement mobilisées.

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La modélisation hydraulique est une notion technique pas toujours facile à comprendre ni à expliquer. Cet article vous aide à y voir plus clair.
Illustration du maillage utilisé pour la modélisation

Description

Qu’est-ce qu’un modèle hydraulique ?

Création d’une représentation simplifiée sur ordinateur de la rivière et de la topographie des zones environnantes, les modèles représentent aussi de manière simplifiée les différents ouvrages présents dans la rivière comme les ponts et les barrages de navigation.

Aujourd’hui les modèles hydrauliques deviennent de plus en plus précis mais ne permettent pas encore d’avoir une représentation exacte de la situation naturelle.

Quel est l’objectif d’un modèle hydraulique ?

L’objectif est de pouvoir simuler un événement naturel comme une inondation afin d’en évaluer les effets, principalement pour identifier les zones qui seront inondées. En règle générale, le modèle hydraulique permet d’évaluer :

  • la hauteur d’eau atteinte à différents endroits du modèle ;
  • les vitesses d’écoulement qui seront plus ou moins rapides en fonction de l’endroit où l’on se trouve (sur une zone urbanisée ou sur une zone plus végétale).

À quelles fins peut-on utiliser un modèle hydraulique ?

Ces logiciels peuvent avoir plusieurs utilisations en fonction des personnes qui les mobilisent :

  • cartographier des zones inondables pour des événements donnés, comme par exemple pour créer des Plans de Prévention des Risques Inondations (PPRI) obligatoires pour les communes en zone de risque,
Les zones inondables à Paris et dans le 92 - modèle à "casiers"
Les zones inondables à Paris et dans les Hauts-de-Seine cartographiées grâce au modèle Seine sur le logiciel Hydrariv (modélisation à casiers)
 
  • évaluer l’effet d’un aménagement sur la rivière et les zones environnantes comme pour un projet de construction d’un pont.

À titre d’exemple, l’EPTB Seine Grands Lacs dispose de différents modèles hydrauliques. Ils sont principalement utilisés pour évaluer l’effet de ses 4 lacs-réservoirs pendant et après les crues et pour améliorer les règles de gestion de ces lacs. L’EPTB dispose d’un catalogue d’événements de crues que le bassin a connu depuis la crue de janvier 1910.

Un nouveau modèle hydraulique en cours de conception

Dans le cadre du PAPI de la Seine et de la Marne franciliennes, l’EPTB Seine Grands Lacs, en partenariat avec l’ État, développe un nouveau modèle hydraulique s’appuyant sur :

  • les dernières données topographiques disponibles (le Modèle Numérique de Terrain ou MNT) ;
  • des techniques de modélisation récentes.

L’objectif est de disposer d’un modèle plus précis que les outils existants. La modélisation précédente était dite à "casiers" c'est-à-dire qu’une zone (par exemple un quartier) était représenté par un seul élément hydraulique. Dorénavant, ces casiers seront découpés en un ensemble d’éléments géométriques appelés "mailles", ce qui permettra de réaliser des cartographies plus précises des zones inondables en Île-de-France.

Illustration du maillage utilisé pour la modélisation
Illustration du nouveau maillage utilisé pour la modélisation
 

 

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La mémoire des traumatismes passés s’impose aujourd’hui comme un élément majeur de la capacité à pouvoir faire face à des situations catastrophiques nouvelles et potentiellement traumatiques.
Extrait vidéo témoignage

Description

Cette mémoire est bien entendu individuelle et familiale, mais aussi sociale. Elle s’appuie sur des inscriptions dans les espaces physiques, comme des repères de crue visibles et bien informés qui sont autant de témoins silencieux et pérennes des catastrophes du passé, mais aussi sur les commémorations locales et les espaces dédiés sur Internet.

Les trois composantes de la mémoire à l’épreuve du traumatisme

La dynamique d’un traumatisme et de ses suites est maintenant bien connue. Elle implique quatre temps :

  • Le premier est le sentiment de submersion par l’expérience catastrophique et la perte des repères.
  • Chez la plupart des gens, il s’ensuit la création d’une organisation psychique défensive qui leur permet de continuer à fonctionner efficacement pendant la catastrophe.
  • Mais tenir ainsi le traumatisme à l’écart de la conscience a un coût psychique élevé. C’est pourquoi ce qui a été écarté revient une fois le drame surmonté, notamment sous la forme de phénomènes de déréalisation, de dépersonnalisation voire de confusion[1]. C’est le troisième temps du traumatisme, celui de la mémoire émotionnelle qui peut avoir un impact perturbant élevé sur les proches[2].
  • Enfin, le quatrième temps du traumatisme est celui de son élaboration et de son dépassement. C’est le temps de la construction de la mémoire narrative, dans sa triple dimension individuelle, familiale et sociale, et dans ses trois composantes, sensori-affectivo-motrice, imagée et verbale[3].

Commençons par la symbolisation sur un mode sensoriel, affectif et moteur. Elle implique les mouvements du corps qui constituent la base des liens sociaux, mais aussi les gestes, les mimiques et les cris. La particularité de cette forme de symbolisation est de rester au plus proche du corps. Le sujet y est pris autant qu’il la produit.

La symbolisation imagée, elle, consiste à se donner des représentations imagées d’un événement. Il s’agit bien sûr d’images mentales, mais celles-ci sont souvent facilitées par des supports matériels, comme des photographies ou des films. L’événement est présent à travers sa représentation, qui permet de commencer à se le « figurer » tout en organisant une distance d’avec lui.

Enfin, la symbolisation verbale organise une double prise de distance par rapport à l’événement symbolisé. D’une part, le mot fait exister l’événement en son absence, comme l’image, mais d’autre part, à la différence de celle-ci, le mot est arbitraire : le mot « chaise » n’a rien à voir avec l’objet « chaise », pas plus que le mot « girafe » avec l’animal du même nom.

Après un traumatisme psychique, il existe toujours des gestes, des émotions et des attitudes en relation avec le traumatisme vécu. La symbolisation imagée est parfois absente, mais d’autres fois présente : le sujet reste habité par les images de ce qu’il a vécu. Mais ces images renouvellent son traumatisme car il n’a pas de mots pour en parler. Ce qui fonde le traumatisme, c’est en effet l’impossibilité de la symbolisation verbale : le sujet ne peut rien en dire. Et ainsi coupés de toute parole et parfois de toute image, les gestes et les émotions du traumatisme sont incompréhensibles à ses proches, et parfois traumatiques pour eux, avec des conséquences possibles sur la génération suivante[4].

Le dépassement du traumatisme grâce à la mémoire narrative

Le travail psychique de dépassement du traumatisme va donc s’organiser autour de la complémentarité des trois composantes de la symbolisation : sensori-affectivo-motrice, imagée et verbale. Les choses n’adviennent psychiquement que dans la mesure où elles reçoivent à la fois une mise en mots de leur existence et une mise en scène de leur présence, à travers les images et le corps. La symbolisation verbale « distancie » tandis que la symbolisation sensorielle, affective et motrice « instancie », et les deux sont essentielles : il faut des mots pour se souvenir, mais aussi des rites et des images pour socialiser son expérience et en faire une source de liens, donc de richesses.

Ce travail psychique est d’autant plus important qu’il a été montré qu’il est une composante essentielle de la capacité à pouvoir faire face efficacement à des catastrophes ultérieures[5]. Il s’appuie à la fois sur les mémoires individuelles, familiales et sociales[6]. La capacité de résilience, bien loin d’être un phénomène individuel défini par la capacité de surmonter un traumatisme et de se reconstruire après lui, est donc un phénomène social qui implique quatre moments successifs[7] : se préparer, résister, se reconstruire (en profitant des bouleversements qui sont survenus pour envisager un développement ultérieur mieux adapté) et enfin consolider le rétablissement en réduisant les séquelles physiques, mais aussi psychologiques. Ce quatrième moment rejoint le premier et constitue le début d’un nouveau cycle possible. Consolider les acquis du rétablissement constitue la meilleure façon de se préparer aux traumatismes ultérieurs possibles.

Se souvenir pour se préparer

Nous voyons combien la mémoire individuelle des catastrophes doit être soutenue par la mémoire collective, car c’est elle qui offre l’espace et les outils permettant à chacun de dépasser les limites de son expérience subjective. Être informé, individuellement et collectivement, permet à chacun de se préparer, et donc d’accroitre ses capacités de résilience. Mais cela lui permet aussi d’accroitre la résilience de ses proches et de l’ensemble du système technologique et humain dans lequel il est impliqué.

Grâce à la possibilité de témoigner de son histoire et d’en faire le récit, chacun découvre à la fois ce que son expérience personnelle peut apporter aux autres et ce que l’expérience des autres peut lui apporter. C’est ce qui est proposé sur le site memoiresdescatastrophes.org, la mémoire de chacun au service de la résilience de tous. Celui qui s’y rend y trouve à la fois un espace pour déposer ses souvenirs et d’autres témoignages qui peuvent l’aider dans son travail d’appropriation subjective de sa propre expérience. La mémoire collective ouverte aux témoignages évite ainsi que l’individu s’enferme dans la sidération qui empêche de penser le traumatisme passé et rend plus vulnérable au suivant. Elle contribue à créer un sentiment de sécurité basé à la fois sur une plus grande confiance de chacun dans ses propres capacités et sur le sentiment de faire partie d’un groupe solidaire[8]. Face à une nouvelle catastrophe, comme une inondation, chacun puise dans la mémoire collective les éléments nécessaires pour traiter l’évènement, le comprendre, lui donner du sens. Les comportements individuels, et surtout collectifs, sont mieux adaptés. Les résiliences individuelles et la résilience collective s’épaulent et se soutiennent mutuellement. C’est ainsi que la mémoire constitue un élément majeur de la résilience sociétale.


[1] Le DSM5 parle d’état de stress aigu et prévoit qu’il peut se prolonger entre 2 et 28 jours après l'événement traumatique.

[2] Tisseron, S. (1996), Secrets de famille, mode d’emploi, Paris, Marabout.

[3] Tisseron, S. (1985), Tintin chez le psychanalyste, Paris, Aubier.

[4] Tisseron, S. (1996), op. cit.

[5] Tisseron, S. (2007), La Résilience, Paris, PUF Que sais-je ?

[6] Et il est à ce titre d’autant plus efficace qu’il est accompagné et valorisé par les municipalités comme cela a été le cas à Cannes après la catastrophe de 2015.

[7] Tisseron, S. (2007), op. cit.

[8] Maurice Halbwachs parle des « cadres sociaux de la mémoire » comme autant de supports au cheminement du sujet aux prises avec un évènement. Il insiste sur le fait qu’elle se constitue non seulement à partir des souvenirs individuels de chacun, mais aussi d’actions et d’expériences vécues par les membres d’un même groupe

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A l’occasion de la sortie du site episeine.fr, Monsieur Valéry MOLET, Directeur Général de l’EPTB Seine Grands Lacs, répond à 5 questions.
Valéry Molet, Directeur général de l'EPTB Seine Grands Lacs

Description

Interview réalisée le 16 octobre 2018

Episeine.fr a été mis en ligne. Quels sont vos objectifs pour cette opération ?

C’est un outil pérenne d’information, de mobilisation, pour répondre à un enjeu de pédagogie permanente du plus grand nombre sur la thématique des inondations. Nous sortons du réseau des professionnels de l’eau, du cadre de la pure expertise, tout en luttant contre les préjugés et les idées fausses.

Nous voulons sensibiliser le grand public, les entrepreneurs, les agriculteurs, le monde politique, les institutionnels… afin qu’une connaissance experte devienne demain une connaissance du plus grand nombre.

 

Quelles furent les motivations qui ont conduit l’EPTB Seine Grands Lacs à développer ce dispositif ?  

Nous pouvons construire tous les ouvrages structurants possibles, mais cela ne résoudra que partiellement le problème, comme l’ont encore malheureusement montré les situations désolantes des communes de l’Aude dévastées le 15 octobre dernier, même si ce territoire n’est pas confronté aux mêmes évènements que l’Ile-de-France.

La pédagogie a donc un rôle très important. Il faut expliquer que les inondations du bassin de la Seine, ne sont pas une fatalité. Sinon, nous sommes face à des peurs irrationnelles.

C’est aussi donner sa juste place aux citoyens dans la prévention du risque. C’est un changement d’approche culturelle : s’ouvrir et s’appuyer sur la société civile, considérer les citoyens comme des adultes, qui ne concerne d’ailleurs pas seulement l’EPTB mais tous les grands syndicats publics.

 

Comment s’articule ce nouvel engagement avec les missions classiques de l’EPTB Seine Grands Lacs ?

Dans mon esprit, ce n’est pas une activité annexe mais une mission nouvelle à part entière, qui participe de la même logique que la gestion des ouvrages. La sensibilisation fait partie intégrante de notre travail, tout converge vers cela. Bien sûr, nous avons nos missions historiques de gestion des lacs réservoirs, mais elles ne se suffisent pas à elles-mêmes. Aujourd’hui, il ne peut pas y avoir de bonne politique sans bonne communication.

 

Comment associerez-vous les territoires et les acteurs locaux à cette opération ?

EPISEINE est un outil de communication numérique, nous devons nous projeter vers l’extérieur. Je souhaite réunir en 2019 les chambres consulaires sur les territoires, faire des séminaires dans les conseils départementaux, aller vers les élus, la population…

Nous sommes conscients du fait que l’EPTB ne pourra pas tout faire. Nous avons évolué, d’un syndicat interdépartemental à un syndicat mixte. Des EPCI nous rejoignent. L’EPTB a vocation à poursuivre sa transformation, sa modernisation et à prendre toute sa place dans les dispositifs d’informations grand public. 

 

Quelle est l’ambition de l’EPTB Seine Grands Lacs pour le dispositif EPISEINE ?

Quels sont nos critères de réussite ?  Réaliser les missions pour lesquelles nous sommes mandatés ; affirmer encore davantage la légitimité de l’EPTB ; faire prendre conscience à une partie au moins de la population que nous sommes dans une zone de risque, qu’il faut s’impliquer, mais qu’on peut le faire de manière rationnelle.

Il ne faut pas réagir par la peur mais prévenir le risque de façon intelligente. Bien sûr, nous ne sensibiliserons pas les 12 millions de Franciliens d’un coup. Nous nous sommes fixés des objectifs raisonnables dans un premier temps : sensibiliser quelques dizaines de milliers de personnes, toucher des décideurs… Des objectifs volontaristes, qui donneront une légitimité supplémentaire à notre travail.