1 malchance sur 100 de se produire chaque année
Décembre 1923 - Janvier 1924
Crues généralisées sur le bassin de la Seine.
Cours d’eau : Marne, Aube, Seine, Yonne
Villes: Bisseuil, Châlons, Jâlons, Vitry, Soulanges, Sermaize, Etrepy, Bignicourt, Menil, Troissy, Cherville
Météorologie et hydrologie
L’automne 1923 est très pluvieux sur les bassins amont de la Marne, de l’Aube et de la Seine. On y relève entre 120 et 400 mm de précipitations au cours du mois d’octobre, soit des cumuls 2 à 3 fois supérieurs aux valeurs normales. Même scénario en décembre avec des valeurs particulièrement importantes sur le Morvan et le plateau de Langres. Entre le 19 décembre et le 3 janvier on enregistre entre 100 et 200 mm de pluie avec des maxima proches de 300 mm sur le Morvan (cf. 292.7 mm à Montsauche dans la Nièvre, dont 235.0 mm du 22 au 28 décembre). Au total, entre septembre 1923 et janvier 1924, les cumuls varient entre 500 et 1000 mm sur le haut bassin de la Seine et ses affluents, soit 25 à 50% au dessus des valeurs moyennes de la période.
Des crues remarquables affectent les bassins de l’Yonne, de la Marne, et de la Seine, gagnant en intensité d’amont en aval. La Marne atteint son pic entre le 28 décembre et le 01er janvier selon les stations d’observation (4,62 m à Châlons, 4,84 m à Chalifert), et l’Yonne son maximum à Sens le 30 décembre (3,73 m). La simultanéité des hautes eaux de l’Yonne, de la petite Seine et de la Marne engendre une très importante crue de la Seine à l’aval. Le maximum est atteint à Paris dans la nuit du 6 au 7 janvier (7,32 m au pont d’Austerlitz). Le débit estimé est voisin de 2000 m3/s correspondant à une crue de période de retour 50 ans. Il s’agit de la seconde valeur la plus importante depuis 1836, après la crue de janvier 1910 (8,63 m et 2400 m3/s).
Conséquences
Dans le bassin de la Marne, les dégâts sont nombreux, tant au niveau des routes que chez les particuliers. Les pertes sont importantes également le long du Petit et du Grand-Morin. Les localités comprises dans les boucles de la Marne (Saint-Maur, Bonneuil, La Varenne, Champigny, Créteil,…) sont plus particulièrement touchées. Le Département demande à l’État qu’une aide financière spéciale soit accordée aux inondés.
Le long de la Seine, les autorités préfectorales ordonnent la construction en toute hâte de parapets et « des bâtis de fer supportant des caissons de bois dans lesquels on coulera du ciment ». Quatorze ans après la crue de 1910, photos et journaux témoignent de la nouvelle inondation de la capitale. Le zouave du pont de l'Alma a de l'eau jusqu'au coude, la gare des Invalides et le Champ de Mars sont inondés… Les dégâts sont très importants, en particulier dans le métropolitain et sur le réseau ferroviaire. La banlieue de Paris n’est pas épargnée : des milliers d’immeubles sont inondés et de très nombreuses personnes évacuées (plus de 4500 à Paris). Les transports routiers et ferroviaires sont suspendus…
Sources
- Hydrogrammes et pluviogrammes journaliers.
- L’Union Républicaine, janvier 1924.
- 3Fi 297 – AM Saint-Maurice.
- Photos crue Seine Paris.
- Rapport DRIEE-IdF.
- Photos crues Seine banlieue.
- Rapport DRIEE-IdF.