1 malchance sur 100 de se produire chaque année
Janvier - Février 1658
La plus haute crue de la Seine enregistrée à Paris depuis 400 ans.
Cours d’eau : Loing, Marne, Seine, Yonne
Villes : Meaux, Nemours, Paris, Troyes
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La crue de la Seine de février 1658 est la plus importante enregistrée à Paris au cours des quatre derniers siècles. La hauteur maximale des eaux au pont de la Tournelle atteint 8,80 m (valeur reconstituée), soit un mètre au-dessus de celle – déjà extraordinaire - survenue en 1651, et 40 cm environ au-dessus de celle de 1910.
Son origine est associée à un gel intense et des neiges qui s’installent sur le bassin à partir de la fin décembre 1657. Un brusque redoux accompagné de pluies modérées survient à partir de la mi-février. L’ensemble du cours de la Seine et de ses affluents entre alors en crue.
À Paris, l’eau recouvre la moitié de la ville et une bonne partie des environs. « Que l’on se représente dans toute la plaine au-dessus de Paris à droite et à gauche de la rivière près de (…) 5, 6 ou 7 pieds d’eau (1,5 m à 2,5 m) entre les faubourgs St-Antoine et St-Martin » (Deparcieux). Les eaux refoulent par les égouts. Les eaux dépassent trois mètres de hauteur en certains endroits. La Gazette du 2 mars 1658 précise que « (…) la rivière s’estant extraordinairement enflée, a … inondé presque toutes nos rues, et rempli quantité de maisons, notamment des fauxbourgs, jusques aux premier étage (…) ». Le pont Marie est emporté avec plusieurs maisons. « (…) La nuit passée 22 maisons sont chutes sur le pont Marie dans la Seine, à minuit précisément, avec perte d’environ trente personnes et de beaucoup de biens » (Guy-Patin). Une autre source parle de 57 noyés.
Les pertes matérielles sont énormes auprès des marchands et commerçants installés le long des berges ou sur la Seine elle-même. Les entreprises d’approvisionnement en bois furent une nouvelle fois très fortement impactées, leurs stocks emportés par les eaux.
À Troyes, la crue de la Seine occasionne également de très importants dégâts. Toutes les chaussées du faubourg St-Jacques sont rompues
L’Yonne et la Marne connaissent chacune une crue extraordinaire, à l’origine de destructions et pertes notables dans les campagnes et les villes. À Meaux, les moulins sont emportés. À Nemours, le Loing envahit les parties basses de la ville, où l’eau pénètre jusqu’à la porte de la chapelle de l’Hôtel-Dieu.
À Paris, les débats sur les solutions préventives furent relancés, en particulier celui du tracé d’un canal de dérivation au travers de la plaine de St-Denis jusqu’à St-Ouen. Le projet très détaillé établi par l’intendant général des fortifications Pierre Petit ne fut pas réalisé.
Sources
- Champion (Maurice), Inondations en France depuis le VIème siècle jusqu'à nos jours, tome I, pp. 81-89 (Paris) ;
- Champion (Maurice), Inondations en France depuis le VIème siècle jusqu'à nos jours, tome II, pp. 26-27 (Troyes), p. 124 (Yonne), 142 (Loing), p. 152 (Marne), 1859.
- Mémorial du RP Toulouse.
- AN, H2 1814 et H2 1815.
- Gallica/Bnf