Réflexions autour de la vulnérabilite métropolitaine : la métropole parisienne face au risque de crue centennale

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2003
Référent(s)
Magali REGHEZZA
Organisme(s) Pilote(s)
ENS
Retour d'expérience

Réflexions autour de la vulnérabilite métropolitaine : la métropole parisienne face au risque de crue centennale

Connaissance

Contexte et objectif

La métropole francilienne est exposée à un risque majeur, celui d'une crue centennale de la Seine et de ses affluents. Depuis 1910, date de la crue de référence, ce risque s'est transformé de deux façons : les dommages ont augmenté de manière exponentielle malgré les travaux réalisés et les mesures structurelles mises en place ; aux dommages matériels s'ajoutent désormais des perturbations fonctionnelles, qui se manifestent dans mais aussi hors de la zone inondée, dont les effets sont décalés dans le temps et l'espace, qui sont susceptibles de paralyser la vie quotidienne mais aussi l'activité économique de la région métropolitaine, ce qui aurait des impacts à l'échelle de l'agglomération, mais aussi du pays, voire de l’Europe. Cette transformation du risque ne peut être simplement imputée à une augmentation de l'exposition en zone inondable. Depuis 1910, la vulnérabilité a changé de nature : les nouvelles fragilités métropolitaines sont liées à une mutation profonde du territoire, qui affecte aussi bien ses dimensions matérielles et fonctionnelles que son organisation spatiale, sociale et politique. Cette évolution découle du processus de métropolisation, transformation qualitative de l'urbain, qui traduit localement l'insertion à la mondialisation.

Cette thèse avait pour objet de démontrer qu'il existe une vulnérabilité spécifique aux espaces métropolitains (entendus au sens de ville globale) : dans le cas francilien, on ne peut expliquer l'augmentation du potentiel d'endommagement par un changement dans l'intensité de l'aléa ou par la simple augmentation de l'exposition. Cette vulnérabilité inédite est liée à la transformation du territoire francilien, transformation qui découle de la métropolisation, qui elle-même résulte de l'insertion dans la mondialisation de la région capitale. La métropolisation modifie à la fois la matérialité, l'organisation spatiale, les fonctions du territoire, ainsi que les pratiques et les représentations de ceux qui l'habitent, y travaillent, y séjournent ou simplement le traversent. En outre, elle change l'organisation des pouvoirs politiques.

Méthodologie

La thèse, commencée en septembre 2003 et soutenue en décembre 2006, propose une nouvelle grille de lecture du risque métropolitain, en introduisant la notion de vulnérabilité spatiale. Après avoir fait un bilan des connaissances disponibles sur l'impact d'une crue centennale et analysé les différentes formes de vulnérabilité (biophysique, sociale et spatiale),  la thèse interroge les dispositifs de gestion mis en œuvre au tournant des années 2000 et souligne les limites de ces derniers tout en questionnant les possibilités d'une adaptation de la gouvernance à la nouvelle donne du risque.

Moyens

Allocation de recherche + monitorat

Évaluation

La thèse préconisait un approfondissement de la notion de vulnérabilité spatiale à partir de méthode quantitative mis en œuvre sur d'autres terrains par d'autres chercheurs. Elle invitait également à dépasser une approche par les impacts matériels pour prendre en compte le caractère systémique du risque, les effets de propagation ou encore le rôle des réseaux techniques. Mme Reghezza a repris en 2012 son travail sur l'Île-de-France, en orientant désormais ses recherches sur quatre thématiques : la résilience urbaine, la gestion de crise, la gouvernance de l'incertitude et l'aménagement des zones inondables.
Par ailleurs, la thèse a été publiée en version vulgarisée chez Fayard (Paris coule-t-il?).