Description
Quelle est votre mission ?
Nous menons des actions d’information et d’éducation à la prévention des risques majeurs auprès des jeunes et du grand public. Nous intervenons principalement à travers notre réseau de formateurs, par exemple dans le cadre de la mise en place du Plan Particulier de Mise en Sureté (PPMS) dans les établissements scolaires. Ce réseau est constitué de personnes ressources formées, issues de milieux très divers, qui ont accepté de sensibiliser au sein de leur travail ou en d’autres cercles. Nous réalisons également des supports pédagogiques et nous participons régulièrement à des manifestations de sensibilisation aux risques.
Les jeunes constituent une cible privilégiée de votre action.
Construire une culture du risque, ça ne se décrète pas, d’autant plus qu’il y a chez les nouvelles générations une perte de la mémoire du risque. Les jeunes sont une cible essentielle. D’abord, car les enfants sont de bons vecteurs de sensibilisation des adultes, qu’on touche par ricochet en quelque sorte. Ensuite, car ce type de culture se construit tout au long de la vie d’un individu. Et plus l’on commence tôt, plus l’on a de chances de créer une acculturation des thématiques et des bonnes pratiques.
Comment toucher efficacement ces publics ?
Il faut commencer à évoquer la problématique chez les très jeunes puis, au fur et à mesure de la scolarité, intégrer des notions de plus en plus complexes. La meilleure façon de faire consiste à les intéresser, à leur donner envie de… Les outils doivent être ludiques, mais également pédagogiques. Il ne s’agit pas seulement de les amuser, mais de leur donner à connaître et à réfléchir. Il faut que cela soit gai, que les messages soient clairs et que cela les interpelle sur les comportements qu’ils doivent avoir.
Comment mobiliser des individus pour les conduire à s’engager dans la sensibilisation au risque ?
Les gens ne s’engageront pas dans leur milieu professionnel s’il n’y a pas une urgence au sein de leur structure. En revanche, la sphère familiale, ça les touche. L’on peut également faire appel à des valeurs citoyennes, telles que la solidarité, qui est un concept fédérateur. Mais en période « normale », les gens ont d’autres soucis. De surcroît, le risque terroriste a compliqué la tâche des acteurs de la sensibilisation aux risques ; c’est maintenant un axe prioritaire.
Comment faire pour que la sensibilisation / formation d’acteurs conduise à un véritable engagement ?
Le problème est d’éviter d’avoir de la perte en ligne. Manifester de l’intérêt pour la problématique est une chose, s’engager dans la durée en est une autre. A l’IFFO-RME, on essaye de les suivre, de les intéresser, de ne pas les lâcher. On sème, mais on ne sait pas ce qu’on va récolter… Pour vous donner un ordre de grandeur, nous avons formé plus d’un millier de personnes à l’IFFO-RME ; il y en a encore 500 qui sont mobilisables ; et entre 150 et 200 d’entre eux ont adhéré à l’IFFO-RME.
Que pensez-vous du dispositif EPISEINE ?
Il était indispensable qu’une telle initiative soit menée par un acteur comme l’EPTB. EPISEINE dispose de moyens pour créer un certain nombre d’outils / actions, que nous n’avons pas. Nous avions déjà eu cette idée avec Jacques Faye dans les années 90. On voulait mettre en place une Maison des Risques Majeurs ouverte au public, mutualiser tout ce qui existe, s’installer dans un espace fédérateur. On aurait pu y faire des conférences, des événements… mais cela ne s’est pas fait car nous n’avions pas assez de moyens. En revanche l’EPTB a la capacité requise.
Y aurait-il des coopérations possibles avec EPISEINE ?
Mener des actions communes avec EPISEINE serait très positif. Par exemple, former un agent de l’EPTB qui serait intégré au dispositif EPISEINE, et dont l’une des tâches serait d’être en contact régulier avec l’IFFO RME. Par cette personne ressource, EPISEINE pourrait communiquer efficacement sur les actions de l’IFFO-RME et réciproquement l’IFFO-RME pourrait relayer des informations concernant l’EPTB. Il faut mettre en synergie nos potentialités, y compris avec d’autres acteurs, la DRIEE, le Ministère etc. Il faut que cette mise en synergie soit beaucoup plus large que le « noyau dur » des acteurs de la prévention du risque. Beaucoup d’acteurs peuvent être sollicités, par exemple Météo France. Il faut montrer les bonnes pratiques, échanger, confronter et coopérer.