Interview de Mélanie LALEAU du Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de Paris

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Actualité
Mélanie Laleau, chargée de mission planification au SGZDS de Paris, met en avant la « valeur ajoutée » d'EPISEINE et nous explique ses attentes vis-à-vis du dispositif.
Mélanie Laleau, chargée de mission planification au sein du SGZDS de Paris

Description

Quelles sont les principales missions du Secrétariat général de la zone de Défense et de Sécurité de Paris face au risque inondation ?

Le Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité de Paris, centre névralgique de la gestion des crises pour l’Ile-de-France et pour Paris en cas de crue de grande ampleur, est un acteur majeur de la gestion du risque inondation.

Au quotidien, notre rôle est de réaliser les planifications liées au risque inondation dans le cadre du dispositif ORSEC (Organisation de la Réponse de Sécurité Civile). Nous élaborons les orientations stratégiques à l’échelle de l’Île-de-France et les déclinons pour le département de Paris. En cas de crue, le préfet de Police, préfet de la Zone de défense et de sécurité, est responsable de la gestion de la crise en Île-de-France. Sous sa responsabilité, nous sommes l’interface entre le niveau départemental et national ; nous faisons la synthèse des informations relatives à la situation des départements et la transmettons au centre de crise national. Par ailleurs, nous assurons la coordination des actions et des acteurs (par exemple les opérateurs de réseaux) et répartissons les renforts en fonction des besoins des départements de l’Ile-de-France : moyens matériels et moyens humains.

Quel est votre rôle au sein de cette organisation ?

Je travaille au sein du bureau planification, qui est notamment en charge de préparer la gestion des crues. Nous menons également des actions conjointes, avec la Direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) par exemple, pour la mise en oeuvre de la Stratégie locale de gestion du risque inondation de la Métropole francilienne, qui couvre la préparation à la crise, les actions à mener pendant la crue, la gestion du retour à la normale, etc. Nous menons également une action forte visant à réduire la vulnérabilité des réseaux structurants. La zone de défense et de sécurité agglomère les données de vulnérabilité des opérateurs, des administrations ou encore des établissements de santé pour évaluer les principaux impacts et faciliter l’anticipation.

Quels sont selon-vous les principales difficultés liées à la construction de la culture du risque inondation en Ile-de-France ?

D’abord, l’absence de mémoire du risque. Les crues de 2016 et 2018 ont certes rappelé que le risque existait, mais il ne restera durablement que dans la mémoire des franciliens directement impactés. Par ailleurs, du fait de la méconnaissance du risque, les franciliens associent ces deux crues à une crue majeure de la Seine. Or, elles étaient certes importantes mais pas majeures. De plus, le déroulement d’une crue majeure est un processus très complexe, avec beaucoup d’effets indirects, difficiles à expliquer. Enfin, il est difficile de sensibiliser et d’intéresser la population à un risque dont on ne peut prévoir la survenue.

En quoi le dispositif EPISEINE est-il utile / indispensable à la diffusion de cette culture sur le territoire ?

C’est un dispositif très intéressant, car il va fédérer de nombreux acteurs et parties prenantes, qui peuvent témoigner, échanger de bonnes pratiques, débattre… dans un cadre unique. Actuellement, les informations disponibles peuvent être difficiles à obtenir, en raison de l’absence de centralisation. Ainsi, avec EPISEINE, tout le monde pourra accéder simplement aux documents (tels que les PPRI, des guides de bonne pratique, les cartes d’inondations, …). C’est donc un vrai plus d’avoir une plateforme unique qui diffuse une information homogène et vérifiée.

Qu'en attendez-vous ?

De relayer nos messages, ce qui est l’une de nos préoccupations. EPISEINE est un bon vecteur pour diffuser les messages de l’Etat, atteindre les bonnes cibles et les sensibiliser. Il est important d’avoir des relais certifiés en cas de crise, qui soient des références dans le domaine. Par ailleurs, les informations transmises par EPISEINE sont approuvées et validées par les partenaires, dont le Secrétariat général de la zone de défense et de sécurité. Nous avons la garantie de la diffusion d’une information pertinente.

Quelle place pour le Secrétariat général de la Zone de Défense et de Sécurité de Paris dans EPISEINE ?

En tant que zone de défense et de sécurité, nous avons un rôle important dans la gestion du risque inondation, notamment dans la préparation et la gestion de crise. Il est donc de notre responsabilité d’appuyer cette démarche et d’y apporter la « labellisation » de l’État, car elle présente une vraie valeur ajoutée pour nous. Par ailleurs, le dispositif EPISEINE favorise l’implication des acteurs et parties prenantes de la gestion des inondations et crée une dynamique.

Maintenant il faut élargir ce mouvement, aux entreprises, aux collectivités locales, auprès de la population… élargir le cercle des acteurs du risque inondation. Et c’est plus facile quand les acteurs échangent et collaborent entre eux dans le cadre d’un dispositif fédérateur. Cela peut permettre de créer un mouvement, un « effet domino » positif de la sensibilisation.