Dispositifs de protection contre les inondations : particuliers

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Description

 

Les dispositifs de protection individuels contre les inondations intègrent des équipements temporaires ou permanents destinés à protéger vos biens lors d’une crue. Ces dispositifs ont pour objectif de sanctuariser votre propriété ou, tout au moins, de limiter l’infiltration de l’eau. Plusieurs types de protections individuelles existent sur le marché. Le choix d’un modèle plutôt que d’un autre dépend essentiellement de l’environnement et du niveau de protection attendu. EPISEINE vous propose une synthèse des principaux dispositifs existants afin de vous aider à faire vos choix.

Les sacs anti-inondation

Les sacs de sable

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Figure 1 : A – Barrière traditionnelle avec des sacs de sable pour éviter l’infiltration d’eau lors d’une inondation ;    B – Le positionnement des sacs de sables pour obturer une ouverture.
Source : A  https://www.renovationettravaux.fr; B https://brignais.com/wp-content/uploads/fiche_technique_inondation_d__finitif.pdf

Traditionnellement, le sac de sable est la première protection anti-inondation à laquelle on songe. Cette mesure d’urgence consiste à empiler des sacs remplis de sable de manière à obstruer les entrées d’eau (portes, fenêtres, soupiraux etc.) (Figure 1, A). La barrière ainsi constituée permet de limiter la pénétration de l'eau, et de la filtrer le cas échéant. Pour être efficace, cette mesure nécessite de bien positionner les sacs de sable (Figure 1, B). Les sacs ne doivent pas être complètement pleins. Ainsi, ils épousent la forme des sacs voisins et tiennent mieux en place. Les sacs doivent être placés en quinconce (comme un mur en brique) et si possible, dans le sens de l’écoulement des flots. Pour une plus grande efficacité, la barrière peut être renforcée à l’aide de matériaux hydrofuges (bâche en plastique et/ou mousse isolante). Les sacs doivent être suffisamment robustes pour ne pas se déchirer, et suffisamment durables pour résister indéfiniment à l'immersion. Mieux vaut utiliser des sacs de jute et de plastique spécialement conçus pour contenir du sable et empêcher les infiltrations d'eau.

Avantages et inconvénients

Les barrières anti-inondation constituées de sacs remplis constituent une solution économique qui fait appel à des matériaux faciles à se procurer, et qui ne nécessite pas un gros savoir-faire. Si elle ne permet pas d’éviter toute infiltration, elle permet à tout du moins de filtrer les eaux ce qui limite les pollutions (eaux usées, matières en suspension, hydrocarbures etc.) et facilite le nettoyage post-crue. Cependant, elle présente tout de même des désavantages. Ainsi, il faut faire attention à la disponibilité de sable à l’annonce d’une inondation. De fait, il peut être difficile d’obtenir la quantité nécessaire faute de stock disponible. En outre, remplir suffisamment de sacs peut demander un certain temps. D’autant qu’ils sont difficiles à manipuler, car mous et lourds. S’ils permettent de retenir les polluants, ils induisent, par là même, des problèmes d’odeur et d’hygiène (risques pour la santé) et de traitement à l’issue de l’inondation.

Prix
  • Pour des sacs de sable de 20 kg comptez à peine quelques euros par unité.

Les sacs et boudins autogonflants

 

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Figure 2 : A – Sacs anti-inondation autogonflants ; B – Boudin anti-inondation autogonflant.
Source : A et B 
https://www.orisques.com

Il est possible de remplacer le sable contenu dans les sacs ou boudins par des cristaux de polymères synthétiques. Ces cristaux, une fois mouillés, se transforment en gel et augmentent de volume. Un sac rempli de ces matériaux peut absorber jusqu’à 300 fois son poids. Ce faisant, le sac (Figure 2, A) ou le boudin (Figure 2, B) tend à mieux épouser la forme du support (mur, porte etc.) et constitue une barrière anti-inondation plus lourde et plus étanche. Ces dispositifs sont réutilisables puisqu’il suffit de les faire sécher pour qu’ils récupèrent leur aspect initial. Les cristaux de polymère absorbant se trouvent aisément en quincaillerie ou en grande surface. Certains fabricants proposent à la vente des sacs ou des boudins anti-inondations déjà remplis de ce matériau. Un sac de 60 x 30 cm pèse environ 250g à sec et 15kg une fois mouillé. Ces sacs sont donc plus faciles à manipuler que les lourds sacs de sable. Tout comme les sacs de sable, les dispositifs autogonflants sont principalement destinés à obstruer les entrées d’eaux potentielles (porte, soupirail etc.).

Avantages et inconvénients

Ces dispositifs présentent sensiblement les mêmes avantages et inconvénients que les cas de sable. Ils offrent une étanchéité supérieure mais ont un coût plus élevé. Leur principal avantage réside dans leur faible poids qui les rend plus aisés à manipuler que les lourds sacs de sables. Ils doivent toutefois être conservés au sec, et ils peuvent présenter un risque de disfonctionnement s’ils sont trop remplis.

Prix
  • Pour les sacs anti-inondation de 60 cm x 30 cm pré-remplis de cristaux de polymères, comptez environ 10 € par unité.
  • Pour des boudins anti-inondation de 1,5 m x 25 cm, comptez environ 20-30 € par unité.

 

L’emballage

L’emballage manuel

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Figure 3 –  Méthode conseillée pour emballer un mur.
Source : https://brignais.com/wp-content/uploads/fiche_technique_inondation_d__finitif.pdf
 

Autre mesure courante et ayant fait ses preuves, l’emballage consiste à tendre un film plastique le long des murs pour éviter qu’ils ne se gorgent d’eau (Figure 3). Une telle mesure permet de limiter les problèmes d’humidité des murs et de réduire le temps de séchage post-crue. Des lestes (sacs de sable, briques etc.) peuvent être employés pour maintenir le film plastique en place. L’ajout de drains est souvent un bon complément car ils évitent que les films plastiques ne se soulèvent sous l’effet de l’eau. Cette mesure nécessite une adaptation à chaque bâtiment dans la mesure où l’adhérence du plastique sur vos murs dépendra de la nature de ces dernier (présence d'aspérités). Une hauteur de plastique de 1 m est généralement suffisante pour limiter l’infiltration de l’eau dans les murs.

Avantages et inconvénients

Ce dispositif est bon marché et ne nécessite pas de savoir-faire particulier. Toutefois, cette solution ne doit pas être employée pour des hauteurs d’eau inférieures à 1m. Au-delà de ce seuil, une étanchéité des murs n’est pas souhaitable car elle pourrait engendrer de lourds dommages structurels à vos murs et fondations du fait de la pression de l’eau. Autre inconvénient, cette mesure peut s’avérer longue à mettre en place. Par conséquent, elle implique un temps d’alerte relativement long.

Prix
  • Pour un dispositif de ce type comptez environ 40 € pour 100 m² de film plastique.

Les dispositifs d’emballage autonome

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Figure 4 : A – Vue d’un dispositif d’emballage autonome hors inondation ; B – Vue d’un dispositif d’emballage autonome lors d’une inondation.
Source : https://floodframe.com
 

Installées autour d’un bâtiment, ce dispositif agit de manière autonome pour déployer une barrière de protection anti-inondation le long des murs d’un bâtiment. Son activation est passive ce qui signifie qu’il ne nécessite ni électricité, ni intervention humaine. Le dispositif est constitué d’une bâche robuste et imperméable enroulée autour d’un flotteur ; le tout est enterré dans une tranchée qui épouse les contours du bâtiment à protéger (Figure 4, A). Pour un déploiement optimal, la tranchée doit être creusée à une distance comprise entre 0,25 m et 1 m des murs. En cas d'inondation, l’eau éjecte automatiquement la bâche de la tranchée et la pression de l’eau la déroule le long des murs (Figure 4, B). Le flotteur permet à la bâche de monter et descendre en fonction du niveau de l’eau. Bien qu’automatique, il est possible de déployer la bâche manuellement, de manière préventive. Ce dispositif est réutilisable. Ces dispositifs étant réalisés sur-mesures, il existe différents niveaux de protection. C’est la hauteur à laquelle les murs ou la structure pourraient être endommagés par la force de l’eau qui détermine le niveau de protection maximale (celle-ci étant fonction des matériaux et du type de construction).

Avantages et inconvénients

Les dispositifs d’emballage autonomes ne nécessitent ni apport énergétique ni intervention humaine pour être déployés. Ils sont donc efficients en cas de coupure de courant ou en cas d’absence d’occupants dans le bâtiment. Hors crue, ces dispositifs ne dénaturent pas l’esthétique du bâtiment dans la mesure où ils sont dissimulés dans une tranchée. En cas de forte crue, ces dispositifs peuvent s’avérer vulnérables aux impacts des matériaux charriés par les flots (risque de crevaison). Sans être prohibitif, le prix de la mesure demeure élevé ; d’autant qu’il est nécessaire de souscrire à un abonnement annuel pour l’entretien du dispositif.

Prix
  • Le prix d’un tel dispositif dépend de la configuration du bâtiment et de ses alentours. Le coût varie entre 300 € HT et 700 € HT du mètre linéaire. Pour une maison individuelle le coût total de l’installation est compris entre 9 000 € HT et 15 000 € HT. A cela s’ajoute l’abonnement annuel pour l’entretien et la maintenance du dispositif.

 

Les batardeaux

Les batardeaux constituent sans nul doute les mesures de protection contre les inondations les plus emblématiques. Ce sont des barrières amovibles étanches qui visent à obstruer les entrées d’eaux d’un bâtiment. Ils se positionnent principalement devant les portes et les fenêtres, mais des modèles spécifiques peuvent être installés pour obturer les bouches d’aération, les bouches d’égouts ou les soupiraux. Il est préconisé de ne pas dépasser une hauteur de 0,80 m de façon à permettre une évacuation rapide des occupants en cas de nécessité. De même, la hauteur des batardeaux ne doit pas excéder 1m afin de respecter l’équilibre de la pression hydraulique entre les faces intérieures et extérieures des murs du bâtiment. Certains batardeaux sont commercialisés, mais il est également possible de les réaliser soi-même. Il est recommandé d’employer des éléments en aluminium ou en inox pour accroitre la résistance du dispositif face aux éléments charriés par les flots. On distingue deux principaux types de batardeaux : les batardeaux autobloquants et les batardeaux à glissière. Le choix du batardeau se fait avant tout en fonction du type de support (béton lisse ou pierres rugueuse), du niveau de protection attendu et du coût du dispositif.

Les batardeaux à glissière

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Figure 5 : A – Batardeau à plaque disposé en tableau ; B – batardeau à plaque empilable disposée en en applique.
Source : A – https://www.lapreventif.fr; B – https://www.techni-contact.com
 

Le dispositif le plus courant consiste à fixer des glissières autour d’une ouverture à protéger en vue d’y insérer une ou plusieurs plaques. Les glissières sont permanentes tandis que les plaques sont amovibles. L’étanchéité est assurée par la présence de joints disposés sur la plaque ou dans les glissières. Les plaques sont généralement d’un seul tenant pour les ouvertures les plus réduites (portes et fenêtres ; Figure n°5, A) et empilables pour les ouvertures les plus larges (baies vitrées, portes de garage etc. ; Figure n°5, B). Ces dispositifs présentent un réel potentiel d’étanchéité mais nécessitent une préparation minutieuse en amont. De fait, leur installation requiert des supports lisses et parallèles afin d’assurer une étanchéité maximale. Il peut ainsi être nécessaire de revoir les supports avec un maçon avant de fixer les glissières. Les glissières peuvent être montées en applique (Figure n°6, A) ou en tableau (Figure n°6, B). Les batardeaux de ce type sont rapides à déployer dès lors que les glissières sont déjà en place lorsque survient une inondation.

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Figure 6 : A – Un batardeau peut s’installer devant l’ouverture, dans ce cas nous parlons de pose en applique ;              B – Ou un batardeau peut se positionner à l’intérieur de l’ouverture, il s’agit alors d’une pose en tableau.
Source : https://sedipec.com/wp-content/uploads/2019/10/type-de-pose-Modul.jpg
 
Avantages et inconvénients

Les batardeaux à glissières s’adaptent à tous types d’ouvertures et assurent une protection efficace pour des hauteurs d’eau inférieures à 1 m. Ils sont généralement assez légers et donc faciles à manipuler. Ces dispositifs présentent également l’avantage d’être les moins coûteux du marché. Comme évoqué ci-avant, ils peuvent toutefois nécessiter une certaine réflexion en amont pour la fixation des glissières. Le côté permanent de ces dernières tend par ailleurs à les rendre impopulaires du fait de la réduction de passage qu’elles induisent et de leur caractère peu esthétique.

Prix
  • Le coût du batardeau est fonction de ses dimensions et du matériau qui le compose. Les prix (sans pose) varient entre 150 € et 1 600 €. Comptez environ 450 € pour un batardeau en aluminium d’1 m de long et 0,8 m de haut (type porte ou fenêtre) et 1 200 € pour un batardeau en alu de 3 m de long et 1 m de haut (type porte de garage). Notez que les batardeaux à glissières ont une TVA à 10 % car leur fixation est adossée au bâti ; et ce dans la mesure où l’habitation a plus de 2 ans.

Les batardeaux autobloquants

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Figure 7 : A – Batardeau autobloquant placé devant une ouverture ; B – Batardeau autobloquant avant positionnement, notez la poignée de compression.
Source : https://interalliance.fr
 

Contrairement aux batardeaux à glissière, les batardeaux autobloquants sont constitués d’un seul tenant et sont dépourvus de glissières (Figure 7, A). Aucune préparation en amont est nécessaire. Ils sont donc très rapides à installer. Certains modèles sont dotés d’une poignée de compression pour faciliter leur mise en place (Figure 7, B). Leur étanchéité est assurée par la présence de joints latéraux et de sol. Ce faisant, ils ne peuvent être installés qu’en tableaux.

Avantages et inconvénients

Les batardeaux autobloquants sont plus faciles à déployer que les batardeaux à glissières car ils sont constitués d’un seul tenant. Pour cette même raison, ils sont aussi plus lourds que ces derniers. Ils sont donc généralement plus chers. Fait appréciable, ils n’ont aucun effet sur l’esthétique des bâtiments.

Prix
  • Le coût des batardeaux autobloquants est fonction de ses dimensions et du matériau qui le compose. Les prix varient entre 400 € et 1 150 €. Comptez environ 600 € pour un batardeau en aluminium d’1 m de long et 0,8 m de haut (type porte ou fenêtre) et 1 000 € pour un batardeau en aluminium de 2 m de long et 1 m de haut (type porte de garage).

Les portes étanches

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Figure 8 : A – vue d’une façade pourvue d’une porte et d’une entrée de garage étanche ; B – Vue intérieur d’une porte étanche, notez la seconde poignée qui permet d’assurer l’étanchéité du dispositif.
Source : https://aqualock.fr

Comme leur nom l’indique, ce sont des portes en aluminium ou en acier galvanisé capables de résister à de fortes pressions. Il existe une grande variété de modèle : portes d’entrée, de cave, pour cages d’ascenseur ou salles de serveurs, portes de garage et portillons extérieurs etc. (Figure 8, A). Les portes étanches disposent le plus souvent de deux poignées. La première permet de fermer la porte de manière classique, tandis que la seconde permet d’assurer l’étanchéité via la compression du panneau sur le plan de joint (Figure 8, B). Pour maximiser l’efficacité de la protection, la porte doit être posée sur des supports plans et bien nivelés. Selon les modèles et les matériaux employés, ces dispositifs peuvent supporter des niveau d’eau compris entre 0,5 m et 5 m.

Avantages et inconvénients

Les portes étanches constituent des mesures très efficaces pour protéger des inondations une large palette d’accès, qu’ils soient extérieurs ou intérieurs. Leur effet est double puisque ces dispositifs offrent également une protection contre les intrusions. Pour être efficace, ces dispositifs doivent toutefois être installés sur des supports adaptés ; d’où de possible travaux de maçonnerie légers. Leur principal inconvénient réside dans leur prix élevé. Notez par ailleurs qu’il n’est pas toujours pertinent d’empêcher l’eau d’entrer dans les bâtiments. De fait, cette dernière est susceptible d’endommager la structure du bâtiment à travers la poussée hydrostatique qu’elle génère sur les murs. On considère généralement qu’au-delà d’1 m d’eau, il est préférable de laisser l’eau s’écouler à l’intérieur du bâtiment afin de ne pas mettre en péril son intégrité.

Prix
  • Comptez environ 3 500 € pour une porte étanche standard (215 cm x 90 cm) et entre 4 500 € (protection 50 cm de hauteur) et 6 000 € (protection > 50 cm) pour une porte de garage standard (200 cm x 250 cm).

 

Les barrières anti-inondation passives

Les barrières anti-inondation passives sont des dispositifs de protections autonomes qui assurent une protection efficace même en cas de fortes inondations. Le fonctionnement de ces barrières est fondé sur le principe de la poussée d’Archimède et ne nécessite par conséquent aucun apport énergétique. On distingue deux types de barrières passives ; celles à levées verticales (Figure 9, A) et celles à levées horizontales (Figure 9, B).

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Figure 9 : A – Vue d’une barrière anti-inondation passive à levées verticales ; B – Vue d’une barrière anti-inondation à levées horizontales.
Source : https://www.esthifrance.com

Les barrières anti-inondation passives à levées verticales

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Figure 10 : Principe de fonctionnement d’une barrière anti-inondation passive à levées verticales ; A – hors crue, B – lors des premiers débordement, C – au pic de crue.
Source : EPTB SGL, d’après https://www.esthifrance.com
 

Pour ce type de dispositif, une barrière anti-inondation flottante s’élève et s’abaisse en fonction du niveau de la crue par la seule force de l'eau. Hors période de crue (Figure 10, A), la barrière est logée dans une cuve enterrée faite de métal ou de béton. En période de crue (Figure 10, B et C), l’eau remplie le bassin et soulève la barrière par la seule pression hydrostatique de l’eau. En phase de décrue, la barrière s’abaisse automatiquement. Une fosse peut être placée quelques mètres en amont afin de permettre le levage de la barrière avant que ne survienne la crue. Ce type de barrière est généralement employé pour protéger les entrées de parkings souterrains mais peut s’adapter facilement pour d’autres usages. Ce type de dispositif offre une protection comprise entre 0,5 m et 2,5 m.

Les barrières anti-inondation passives à levées horizontales

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Figure 11 : Principe de fonctionnement d’une barrière anti-inondation passive à levées horizontales ; A – hors crue, B – lors des premiers débordement, C – au pic de crue.
Source : EPTB SGL, d’après https://www.esthifrance.com
 

Pour ce type de dispositif, la barrière s’élève et s’abaisse en fonction du niveau de la crue par la seule force de l’eau. Hors période de crue (Figure 11, A), la barrière repose horizontalement dans un bassin métallique lui-même ancré dans une base béton. Le système, hors période de crue, permet le passage de piétons et de véhicules. En période de crue (Figure 11, B et C), l’eau soulève la barrière par la seule pression hydrostatique de l’eau. Ce type de dispositif offre une protection comprise entre 0,5 m et 2 m.

Avantages et inconvénients

Les barrières anti-inondation passives offrent une protection efficace pour des niveaux d’eau élevés. Elles ne nécessitent aucun apport énergétique ni aucune intervention humaine pour être déployées et fonctionnent donc même en cas de coupure de courant. Du reste, ces dispositifs ont une espérance de vie considérable puisqu’ils sont conçus pour durer plus de 50 ans. Si les composants sont entièrement protégés lorsqu’ils sont en position de repos, il est en revanche nécessaire de les nettoyer après une inondation. Les principaux désavantages de ces dispositifs résident dans leurs coûts élevés et l’ingénierie nécessaire à leur installation.

Prix
  • Pour une barrière anti-inondation passive d’1 m de long, comptez entre 11 000 € (protection 50 cm de hauteur) et 15 000 € (protection ≤ 1,50 cm de hauteur). Pour une barrière anti-inondation passive de 4,5 mètre de long, comptez entre 28 000 € (protection ≤ 50 cm de hauteur) et 52 000 € (protection ≤ 1,50 cm de hauteur).

 

L’obturation des regards, bouches d’aérations et gaines de réseaux

En dépit de leur efficacité, les barrières anti-inondations seules demeurent insuffisantes pour protéger un bâtiment des infiltrations d’eau. Les bouches d’aérations, regards et gaines de réseaux (électriques, téléphoniques, d’assainissement etc.) constituent, en effet, autant d’entrées d’eau possibles en cas d’inondation. Pour protéger efficacement son habitation il convient donc de boucher ces points d’entrée.

Protection des regards et des bouches d’égout

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Figure 12 : A – Tapis étanche en en néoprène ; B – Trappe étanche en aluminium.
Source : A – https://www.denios.fr; B – https://www.batiproduits.com
 

Les regards sont des ouvrages, généralement bétonnés ou maçonnés, dotés d’une ouverture permettant l’inspection et l’entretien d’un conduit ou d’une canalisation souterraine. Tout comme les bouches d’égout, ils peuvent constituer des points d’entrés de l’eau. Obturer ces ouvertures de manière préventive permet d’éviter l'infiltration d’eau, mais aussi de substances dangereuses ou polluantes dans les égouts et les canalisations. Il existe une grande variété de modèle de cache pour ces types d’ouverture : tapis étanches (Figure12, A), coussins d’obturation en tissus plastifié, bouches-canalisations en tôle d’aluminium, trappes étanches (Figure 12, B) etc. Le choix d’un modèle plutôt que d’un autre dépend essentiellement de l’environnement, des hauteurs d’eau et du niveau de protection attendu.

Avantages et inconvénients

Les obturateurs de regards constituent des outils pertinents pour éviter que l’eau ne pénètre dans les réseaux. En cela, ils sont complémentaires aux autres moyens de protections mentionnés ci-avant. Pour des crues de faible à moyenne intensité (faibles vitesses et/ou hauteurs d’eau), privilégiez les dispositifs de type tapis en néoprène ou coussin d’obturation qui présentent le triple avantage d’être bon marché, aisément déployables et faciles à stocker (Figure12, A). Pour des crues plus importantes (vitesses et hauteurs d’eau élevées) optez plutôt pour des dispositifs élaborés avec des matériaux résistants comme les trappes étanches constituées de panneaux métalliques (Figure 12, B). Certes, ces dispositifs sont plus chers et peuvent nécessiter des aménagements spécifiques (maçonnerie) ; néanmoins ils sont plus durables et assurent un niveau de protection optimal.

Prix
  • Les prix de ces dispositifs sont fonction des matériaux qui les constituent. Comptez environ 100 € pour un tapis étanche de 100 cm x 100 cm en néoprène et jusqu’à 750 € pour une trappe étanche en tôle d’aluminium de 75 cm x 75 cm.

Protection des bouches d’aération et de ventilation

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Figure 13 : A – Grille filtrante en alliage métallique ; B – brique filtrante avec valve intégrée.
Source : A –https://www.vevor.fr/, B – https://www.inondation-protection.fr
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Figure 14 : A – Cache étanche en fibre de verre vissée ; B – cache pour ventilation en PVC.
Source : A –
https://www.inondation-protection.fr, B – https://sedipec.com

En cas d’inondation, les bouches d’aération et de ventilation situées dans les murs constituent des points d’entrée préférentiels pour l’eau et les éléments qu’elle charrie. Il existe toutefois des dispositifs spécifiquement conçus pour éviter ces intrusions. Certains permettent de les limiter, d’autres les empêchent purement et simplement. Dans le premier cas de figure, on retiendra les grilles et les filtres dont le rôle est de bloquer les sédiments, les débris flottants et les polluants tout en laissant passer l’eau (Figure 13, A et B). Dans le second, on relève une grande variété de protection de type caches étanches ou couvercles qui se vissent ou se « clippent » sur les façades extérieures des bâtiments (Figure 14, A et B). Quelque soit le dispositif adopté, il faut prendre garde à l’ôter dès le réinvestissement du bien afin de permettre au bien de sécher plus rapidement, d’évacuer les éventuelles vapeurs toxiques et de limiter la pression hydrostatique qui pourrait être exercée par l’eau sur les fondations du bâtiment équipé.

Avantages / inconvénients

Filtrantes ou obturantes, les protections pour bouches d’aération et ventilation constituent des mesures de protection complémentaires aux batardeaux. Cette mesure peut être mise en œuvre de manière économe et discrète. Les dispositifs de ce type se fixent généralement par une simple pression, ou sont préalablement intégrés dans un encadrement. Ils présentent donc l’avantage d’être faciles à installer. Privilégiez les solutions obturantes en deçà des 70-80 cm. Au-delà, il est préférable de laisser pénétrer l'eau dans le bâtiment pour éviter de mettre en danger l’intégrité structurelle du bâtiment à cause de la pression hydrostatique de l’eau. De fait, une pression de l’eau trop importante pourrait entraîner un affouillement et des dégâts sur la structure même du logement. Le système mis en place doit par contre être rapidement retiré lorsque la période d'inondation est passée afin de garantir la ventilation hygiénique et l'assèchement par ventilation.

Prix
  • Les prix de ces dispositifs sont fonction des matériaux qui les constituent (fibre de verre, PVC, aluminium etc.). Pour les dispositifs filtrants, comptez entre 70 € et 100 € pour une grille métallique de 20 cm x 40 cm (Figure 13, A) et environ 100 € pour une brique avec valve intégrée (Figure 13, B). Pour les obturateurs comptez environ 100 € pour un cache hermétique en fibre de verre de 20 cm x 10 cm (Figure 14, A) et environ 5€ pour un cache en PVC de 10 cm de diamètre (Figure 14, B).

Calfeutrage des entrées de réseaux

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Figure 15 : A – Cache étanche pour gaines de réseaux ; B – Colmatage de gaines avec du béton.
Source : Awww.anjou-connectique.com, B – https://www.esthifrance.com
 

Les réseaux essentiels (électriques, téléphoniques, d’assainissement etc.) sont généralement posés dans des gaines ou fourreaux qui vont constituer autant d’entrés d’eau possibles en cas d’inondation. C’est d’autant plus vrai dans les constructions modernes où les entrées de réseaux sont disposées dans des gaines de grande taille (90 mm ou 110 mm) qui peuvent créer d’importantes voies d’entrée d’eau. Pour pallier à ces infiltrations, il est recommandé de colmater l’ensemble des gaines et fourreaux du bien à protéger sous peine d'anéantir le résultat attendu par l'application des mesures évoquées ci-avant. Pour ce faire, deux possibilités : équiper l’ensemble des fourreaux de capuchons prévus à cet effet (Figure 15, A et B) ou bien colmater ces derniers avec du béton ou tout autre matériaux permettant de les étanchéifier (Figure 16, A et B). Il est bien entendu important de ne pas appliquer cette mesure aux tuyaux ne pouvant être colmatés (Cf. ci-avant pour les bouches d’égout, de ventilation etc.).

Avantages / inconvénients

Si l’adoption de telles mesures présente des coûts relativement faibles, elles nécessitent néanmoins l’intervention d’un expert. De fait, il est important de disposer d’un inventaire exhaustif des réseaux techniques afin de mettre en évidence les éventuelles voies d'entrée d'eau. De même que pour les protections de bouches d’aération et de ventilations, il est déconseillé de calfeutrer les entrées de réseaux situées au-delà d’1m de hauteur afin de ne pas mettre en danger les fondations du bien à protéger.

Prix

  • Les prix de ces dispositifs sont essentiellement fonction du diamètre des gaines à obturer. Pour les caches étanches, comptez entre 0,5 € et 10 € pièce (Figure 15, A). Un sac de béton multi-usages (30 kg) coûte entre 5 € et 10 € l’unité (Figure 15, B).

Installer des clapets anti-retours

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Figure 16 : Principe de fonctionnement d’un clapet anti-retour.
Source : wikipedia.org

Lors d’une crue, l’eau peut pénétrer dans les réseaux d’assainissement ou d’eau pluviale et remonter via les toilettes et lavabos. Cette eau, contaminée, peut entrainer des problèmes d’odeurs nauséabondes et de salubrité qui entraînent d’importantes difficultés de nettoyage. Il est donc primordial d’empêcher cette eau sale d’entrer dans le bâtiment. Pour ce faire, il est possible d’équiper ces réseaux critiques avec des clapets anti-retours (ou clapet anti-refoulements). Ces dispositifs, lorsqu’ils sont correctement entretenus, empêchent la remontée des égouts dans les logements. En situation normale les effluents (eaux évacuées) sont libres de rejoindre le réseau d'assainissement communal et, dans le cas où les effluents cherchent à remonter les canalisations, un dispositif (clapet, boule…) vient se fermer de façon à les bloquer (Figure 16).

Avantages / inconvénients

L’installation d’un clapet anti-retour nécessite de faire appel à un professionnel (plombier) dans la mesure où des découpes auront lieu sur le circuit d’eau de votre logement, et où l’étanchéité de l’installation devra être parfaitement assurée. En outre, un trop grand nombre de clapets sur un même réseau peut conduire ce dernier à se mettre en surpression en cas de crue (l’eau entrant en grande quantité dans des canalisations non suffisamment dimensionnées). Des canalisations peuvent alors sauter dans les rues. L’eau sale rentrera alors par les murs, les fenêtres et les portes. Un entretien régulier effectué par un professionnel du bâtiment est indispensable. Le propriétaire devra vérifier la capacité de la canalisation à résister à la surpression.

Prix
  • Les prix de ces dispositifs sont essentiellement fonction de l’accessibilité des réseaux à équiper. Les clapets en eux-mêmes ont un coût assez modique compris entre 20€ et 50€. Dans les cas les plus simples (accès facile aux réseaux) l’installation d’un clapet anti-retours (matériel et pose) vous coutera aux alentours de 300 €. Dans le cas où les réseaux sont difficiles d’accès, l’installation d’un clapet pourra impliquer des travaux de terrassement se chiffrant possiblement à plusieurs milliers d’euros. Il est pertinent de choisir dans ces configurations des clapets dits « sans pertes de charge » dont la technologie va limiter les dysfonctionnements liés aux débris. En effet, les clapets les plus simples sont susceptibles de coincer des débris et peuvent provoquer des dysfonctionnements s’ils ne sont pas entretenus.

 

Conclusion

Comme évoqué en introduction, le choix du ou des dispositifs de protection à acquérir dépend essentiellement du type de projet à mener, de l’environnement et du niveau de protection attendu. Gardez toutefois en mémoire qu’équiper un bâtiment de dispositifs de protection aux inondations peut vous permettre de bénéficier d’une réduction des coûts de votre police d’assurance. Dans le même esprit, sachez qu’il vous est possible de bénéficier d’une aide de l’État via le fonds Barnier (à hauteur de 80 % du montant des travaux) dès lors que votre bien est situé dans une zone inondable couverte par un Plan de prévention du Risque Inondation (PPRI) prescrit ou approuvé.