Mémoire des catastrophes : un site internet pour développer la résilience sociétale

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2015
Référent(s)
Serge TISSERON
Organisme(s) Pilote(s)
IHMEC
Retour d'expérience

Mémoire des catastrophes : un site internet pour développer la résilience sociétale

Site mémoire des catastrophes

Contexte et objectif

La mémoire des catastrophes semble de plus en plus constituer un élément majeur de la prévention des risques qui leur sont associés. Elle joue un rôle majeur dans la construction de la résilience sociétale qui associe dans une synergie des dimensions à la fois individuelles et collectives. L’IHMEC s’est donné pour objectif de développer cette prévention en s’appuyant sur la capacité de témoignage des différents acteurs des catastrophes (victimes et sauveteurs), sur l’échange des informations et sur la création de réseaux.

L’IHMEC a fondé en 2012, en lien avec le Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie (MEDDE), le site memoiredescatastrophes.org. Ce site est dédié au recueil de témoignages, à leur consultation, et au recensement des « témoins silencieux », autrement dit des objets (plaques commémoratives, statues, repères de crue) destinés à témoigner de façon pérenne d’une catastrophe. Il intervient dans les quatre moments successifs au cours desquels se construit la capacité de résilience d’une population :

  • se préparer (notamment grâce à la connaissance des événements catastrophiques du passé) ;
  • résister (notamment en connaissant les gestes adaptés ou à éviter, qui ont pu être réalisés par les générations précédentes) ;
  • se reconstruire (et là encore les leçons du passé sont de puissants indicateurs sur ce qu’il convient de faire ou ne pas faire) ;
  • et enfin résorber les conséquences psychologiques des traumatismes liés à la catastrophe. Ce quatrième moment est particulièrement important dans la mesure où la capacité d’avoir surmonté des traumatismes du passé ne joue pas seulement un rôle pour faire face à des situations catastrophiques nouvelles, et en transmettre les leçons aux nouvelles générations. Il permet aussi de dépasser la mémoire émotionnelle qui, lorsqu’elle se trouve réveillée accidentellement dans les relations d’un parent avec ses enfants, peut contribuer à perturber ceux-ci dans la mesure où ils sont généralement enclins à se considérer comme responsable des manifestations d’angoisse ou de dépression de leurs géniteurs.

Méthodologie

1- Continuité de contacts avec les associations et partenaires institutionnels, recueil des témoignages et modération du site.
2- Actualisation des contenus : catastrophes et recherche de témoignages en ligne (contenus vidéos disponibles sur le net par ex.).
3- Création de contenus : formulaires d’aide au dépôt de témoignages pour les victimes ou médiateurs par ex, questionnaire familial « Castor ou autruche ».
4- Recherche de volontaires sur le terrain pour porter des projets de sensibilisation.

Description de l’action

Le site a d’abord été conçu comme lieu de dépôt des témoignages individuels,  puis repensé pour permettre le dépôt de témoignages par les tiers qui les ont recueillis, notamment les associations locales qui ont eu à s’occuper des victimes au moment de la catastrophe, mais aussi parfois longtemps après. Depuis le 06 décembre 2015,  il se présente sous la forme d’une appli-responsive qui s’adapte à tous les supports et qui privilégie une double entrée : «  Je témoigne » ou « Je consulte une catastrophe ».

Ci-dessous, une vidéo témoignage réalisée suite à la crue du Loing en 2016

Recommandations

La difficulté principale rencontrée concerne le fait que les personnes qui ne sont pas invitées à témoigner très vite des événements graves qu’elles ont vécu ont trop souvent tendance à ne plus vouloir témoigner ensuite, d’où l’importance de recueillir soit les témoignages « à chaud », soit longtemps après, et notamment dans les foyers pour personnes âgées. Dans ce but, la dernière version du site devrait permettre à la fois de favoriser son utilisation pour des témoignages à chaud (qu’il s’agisse de textes écrits, de photographies ou de vidéo), et d’encourager les témoignages autour d’événements du passé grâce à la facilité de consultation.

Évaluation

Actuellement, la grande majorité des connexions se fait depuis un PC windows (66.37%), suivi ensuite des appareils iOS (Iphones, Ipad etc) à 13.26% et des appareils Android à 11.86%.  
A un moment où la consultation des sites sur téléphone mobile dépasse la consultation sur ordinateur, la nouvelle version adaptée à tous les formats devrait pouvoir permettre d'augmenter la consultation à partir des tablettes et Smartphones.

Pour accéder au site internet, c'est ici.