Etude OCDE sur la gestion des risques d’inondation : la Seine en Ile-de-France 2014

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2013
Référent(s)
Frédéric GACHE
Charles BAUBION
Stéphane JACOBZONE
Organisme(s) Pilote(s)
EPTB Seine Grands Lacs
OCDE
Retour d'expérience

Etude OCDE sur la gestion des risques d’inondation : la Seine en Ile-de-France 2014

Etude OCDE 2013

Contexte et objectif

La question des enjeux d’une crue majeure de la Seine peut sembler de prime abord lointaine, mais périodiquement, elle revient attirer l’attention : ainsi au printemps 2013, des inondations en amont du bassin ont réveillé les consciences à cet égard. Bien qu’elle n’ait pas généré de dommages majeurs, cette crue a pourtant relancé la question de la gestion du risque et de la vulnérabilité de la région face aux inondations. La perspective d’un événement historique, à l’image de la crue de 1910, est au cœur de la problématique des acteurs en charge de la gestion du risque.
L’étude sur le risque d’inondation de la Seine fait partie d’une série d’études de l’OCDE qui évaluent les politiques de gestion des risques des gouvernements de l’OCDE dans les domaines tels que les catastrophes naturelles ou la protection civile.

Ella a vocation à évaluer les conséquences d'une inondation par débordement de la Seine et de ses affluents en Île-de-France et formuler des recommandations pour améliorer la résilience et réduire les risques face à une crue majeure de la Seine en Île-de-France.

Méthodologie

Etude commandée par l’EPTB Seine Grands Lacs, en partenariat avec le Ministère de l'Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie et le Conseil régional d'Île-de-France et réalisée par l’OCDE.

Description de l’action

Cette étude rappelle que, malgré des investissements majeurs dans la construction d’ouvrages de protection dès les années 1920, le territoire reste fortement exposé au risque d’inondation. Plus encore, l’urbanisation croissante, la construction de nombreuses infrastructures critiques le long du fleuve et l’interdépendance des réseaux, ont contribué à augmenter très fortement sa vulnérabilité.
Aujourd’hui, une crue centennale similaire à celle de janvier 1910 aurait des conséquences considérables sur l’économie régionale voire nationale et sur le quotidien de la population avec :

  • plus de 30 milliards d’euros de dommages directs,
  • 60 milliards de perte de PIB sur 5 ans,
  • la destruction de 400 000 emplois (sur 750 000 exposés),
  • plus de 5 millions d’habitants impactés dont :
    • 1,5 million de personnes atteintes par des coupures du réseau électrique,
    • 1,3 million de personnes sans accès à l’eau potable,
  • l'arrêt de nombreux services publics, de transports, etc.

Pour tenter de limiter les conséquences négatives des inondations, l’OCDE recommande de concentrer les efforts sur les trois axes suivants :

  • les enjeux de gouvernance pour la prévention des risques

La fragmentation institutionnelle et administrative, le nombre considérable d’acteurs, la dispersion des efforts entre ces différentes structures, les déficits de vision commune et coordonnée et d’évaluation de la performance sont autant de freins à l’évolution d’une gouvernance cohérente et efficace en matière de prévention du risque d’inondation en Ile-de-France. Pour prolonger les efforts réalisés dans le cadre de la directive inondation notamment, l’étude OCDE recommande d’assurer l’articulation entre les différentes échelles de la prévention des inondations, de définir une vision globale, ambitieuse et mobilisatrice sur le long terme, de décliner cette vision en objectifs précis, et de créer des passerelles effectives entre la stratégie de gestion des risques d’inondation et les politiques publiques connexes.

  • les mesures visant à accroitre la résilience du territoire

Si de nombreuses actions ont déjà été mises en œuvre, leur efficacité reste aujourd’hui fortement limitée. Aussi, il s’agira à l’avenir de trouver un juste équilibre entre les mesures structurelles et non-structurelles, de prioriser les mesures à mettre en œuvre au sein d’une démarche partagée et cohérente, de poursuivre la dynamique de partage et d’harmonisation des connaissances déjà initiée, de développer une approche volontariste de sensibilisation de la population, d’améliorer le niveau de résilience et de continuité d’activité des opérateurs de réseaux critiques, des services publics et des entreprises et de favoriser l’expérimentation concernant le projet de stockage de La Bassée.

  • le financement de la prévention

Dans un contexte budgétaire pourtant contraint, il existe un certain nombre de possibilités de financement en matière de prévention des inondations (régime CatNat, PAPI, politique de l’eau, Union Européenne…). Malheureusement, les efforts de financement ne sont aujourd’hui pas à la hauteur du risque inondation et de ses conséquences en Ile-de-France. Aussi, l’OCDE recommande de mobiliser l’ensemble des bénéficiaires des mesures de prévention (Etat, collectivités, opérateurs de réseaux, entreprises...), de poursuivre l’effort de clarification des critères de priorisation des investissements de l’Etat, et de réexaminer l’impact du régime d’indemnisation CatNat en matière de prévention du risque d’inondation.

Recommandations

Cette revue sur la politique francilienne de prévention des inondations vient enrichir les démarches de prévention et contribue à alimenter les documents stratégiques élaboré.
En soulignant la nécessité d'une bonne articulation, à toutes les échelles géographiques, entre l'ensemble des acteurs du territoire, les recommandations émises viennent conforter le dispositif partenarial mis en place par l’État.

Moyens

Coût : 153 000€

Évaluation

Plus de 200 personnes ont assisté à la réunion de restitution de l’étude en janvier 2014.
300 études complètes et 3 000 synthèses ont été imprimées.